Les pieds nus sur le plancher sur Instagram Episode 1 | Extrait 1 Claire MAUNIE DEBIN

Les pieds nus sur le plancher Episode 1

Extrait | "Nell ronfle toujours, et un « Maman ! » m’extirpe de mes songes. Michel a encore besoin d’un truc… Michel, c’est le petit dernier. Nous sommes, ce qui devient le standard de notre époque, une famille recomposée. Et Michel, c’est mon fils. 8 ans, une question par heure, une frustration par demi-heure, une impatience par minute, un mot par seconde. Bref, j’avais le choix entre un sédatif (pour moi, on s’entend bien, bien sûr…) ou travailler sur ma patience pour gérer mon petit quotidien avec Michel… Même si la première solution semblait plus facile, j’ai choisi la seconde, plus longue, plus endurante mais je l’avoue très formatrice. "

Episode 1 | les pieds nus sur le Plancher

Le temps est blanc… Tu sais, un de ces temps qui annoncent de la neige, mais elle ne vient jamais… Il fait froid, alors j’ai mis mon petit plaid et je suis sur le canapé, Nell (notre chienne, une petite boxer) contre moi. Je suis bercée par son ronflement. Je regarde la télé mais comme d’habitude, mes pensées sont ailleurs. Je m’imagine toujours ailleurs, où peut-être la vie serait mieux, ou plutôt différente. C’est comme ça depuis toujours : je m’imagine vivre dans une maison lumineuse, de grandes fenêtres pour laisser entrer le soleil. Une maison avec une âme, du vécu, des portes qui grincent comme une petite grand-mère qui se plaindrait de ses douleurs de dos.

Une maison avec des cris mêlés aux rire d'enfants

Une maison avec des cris mêlés aux rires d’enfants. Une maison où quelques pièces seraient mon refuge et quelques autres seraient partagées au gré des va-et-vient de ses habitants. Une maison où je serais allongée avec ce même plaid, au coin d’un feu de cheminée qui crépite… Une idée me vient alors : me préparer un petit chocolat chaud, ma bouillie de bébé comme la faisait ma mère et ma grand-mère, ma madeleine de Proust… Ni une, ni deux, les pieds nus sur le plancher, je vais me le préparer, le cœur joyeux, le sourire aux lèvres, je suis heureuse.

Nell ronfle toujours, et un « Maman ! » m’extirpe de mes songes. Michel a encore besoin d’un truc…

Grandir ensemble

Michel, c’est le petit dernier. Nous sommes, ce qui devient le standard de notre époque, une famille recomposée. Et Michel, c’est mon fils. 8 ans, une question par heure, une frustration par demi-heure, une impatience par minute, un mot par seconde. Bref, j’avais le choix entre un sédatif (pour moi, on s’entend bien, bien sûr…) ou travailler sur ma patience pour gérer mon petit quotidien avec Michel… Même si la première solution semblait plus facile, j’ai choisi la seconde, plus longue, plus endurante mais je l’avoue très formatrice. Il y a 10 ans, après un épuisement total de la life, je suis partie sur ma lancée de redessiner mon parcours de vie, alors quand Michel est arrivé dans ma vie, j’ai eu un cours accéléré et intensif ! On s’en sort de mieux en mieux, lui et moi, pour composer notre quotidien et grandir ensemble. Quand je sens que je suis à fleur de peau alors que je dois « accueillir » son côté grognon répété, je le regarde et lui sors mon « ça déborde Michel … » avec un air quelque peu désabusé et il me regarde en souriant… Je sais alors qu’il prend conscience qu’il va vers la surchauffe, qu’il m’embarquait dans son sillon. Il finit alors par m’exprimer son « pet de travers » et hop, la tension redescend…. Jusqu’à la prochaine:/

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Les pieds nus sur le plancher

Croisière à 7

A nous 7, nous essayons, depuis plus de 5 ans maintenant, de trouver notre meilleur rythme dans notre croisière sur ce long fleuve loin d’être tranquille, comme des touristes sur un paquebot qui tentent de cohabiter tout en n’oubliant pas de nous épanouir chacun à notre façon. Alors il y a Michel dont j’ai tenté de te dresser un premier portrait, mais il y a aussi Ginette, 12 ans, Jean Bernard 14 ans, Jean Pascal 14 ans aussi, Marie Thérèse 19 ans et bien sûr Kiki, 43 ans avec qui j’ai choisi d’embarquer dans cette énième étape de ma vie. Il va détester ce surnom comme tous les autres surnoms que je lui ai trouvés. Il faut dire que pour lui, un chat est un chat, alors pourquoi je lui trouverais un autre nom que le sien… En même temps, ça se défend… 

Il comprendra que pour l’intérêt du récit je préfère l’appeler Kiki que Machin, c’est toujours plus sympa et depuis qu’il essaye de se faire pousser les cheveux, je trouve qu’il a l’implantation de la célèbre peluche alors, Kiki s’impose à ce jour.

Les bons codes

Bon où j’en étais ?

Alors voilà, quand j’ai rencontré Kiki, j’étais plutôt… encore… heu… toujours un peu… comment dire … « dans une fin de naufrage sentimental »… Pour le dire simplement, « je me cherchais » comme diraient les autres… Moi je dirais que je n’avais pas mes codes… Je pensais connaître mes besoins, je pensais avoir besoin de passion pour aimer et être aimée, mais sur la durée, ça ne pouvait pas fonctionner avec ma nature vivement émotionnelle. Je fonctionnais du mieux que je pouvais, en mode vigilance, en prenant soin de mettre constamment de l’huile sur le feu (adieu monotonie !) et, il faut bien le dire, j’en ai mis du temps à comprendre que ça ne pouvait pas fonctionner pour moi de cette façon. Kiki m’a présenté un tout autre schéma de fonctionnement : la sécurité et la stabilité affective. (What ? Ça existe ça ? Sans que ce soit chiant ?!) Il nous a bien fallu deux bonnes années pour caler nos bases et surtout pour que j’accepte de croire que ce mode de relation était aussi fait pour moi ! Oui, oui, tu peux être enthousiaste et en même temps sereine avec un homme ! Grande trouvaille ! Pour lui, ce fut deux années de patience à toutes épreuves et pour moi, ce fut le temps d’apprendre à fonctionner avec d’autres codes, sans avoir la peur que notre histoire s’arrête à tout moment pour n’importe quelle raison et en acceptant que cette fois-ci ça pouvait durer.

Faire famille...

Après avoir posé nos premières fondations, il y en avait d’autres à mettre en place : Faire famille. Bah oui, gérer tes enfants est déjà un sacré boulot, sans parler des papas avec qui tu ne vis plus (mais que tu as toujours dans ton giron pour gérer le quotidien des enfants) et les enfants qui ne sont pas les tiens mais avec qui tu dois apprendre à vivre (et eux qui doivent t’accueillir comme ils le peuvent dans leur vie parce qu’ils n’ont rien demandé). Bon, sur ce point, j’ai eu plutôt de la chance. Ginette et moi avons plusieurs points communs, ça facilite tout de même les liens et niveau conversation je suis servie puisque Ginette a toujours un truc à dire. Pour Jean Bernard, c’est plutôt l’inverse, le silence est plutôt son mode d’expression. Je me sens plutôt comme Eliott qui rencontre E.T et pour Jean Bernard, il doit également se dire que je suis E.T, encore plus quand mes émotions débordent (accessoirement sponsorisées par mes hormones). Il me semble qu’il ne comprend pas toujours ce qu’il se passe. 

 Kiki, de son côté, a dû aussi faire preuve de beaucoup de patience avec Michel. Ce qui m’a aidé à contribuer à faire famille, c’est de voir comment il a pris son rôle de beau-papa avec naturel. Michel et moi étions bien soulagés (sans l’admettre vraiment) d’avoir un kiki dans notre vie ! (dit comme ça, on peut aisément imaginer une pub pour la peluche des années 80)

Un projet en duo ?

Aujourd’hui, je suis en mesure d’observer tout ce par quoi je suis passée, tous les schémas qui me menaient en déroute et que j’ai tenté de modifier et tu as ici un aperçu de la petite vie de famille que nous avons construite avec nos « p’tits ». Seulement, notre défi le plus intense, qui nous a fait travailler en profondeur tous les deux, c’est de nous construire comme duo alors que chacun de nous avons déjà eu plusieurs vies, que nous avons un mode de fonctionnement différent et des habitudes différentes. Pas simple… Depuis 5 ans, nous avons finalement appris à nous poser, à nous faire confiance et à prendre chacun nos rôles, plutôt que d’assumer tout chacun de notre côté. C’est en working girl et en femme forte que je me suis construite après mon divorce. Pas évident de laisser Kiki prendre sa part du job et pour lui, très solitaire et peu bavard, pas évident de laisser la place à mes initiatives. Parce que, ah oui, petit détail que je dois ajouter pour dresser le portrait de nous deux, Kiki est dans l’instant présent, et je suis dans l’anticipation ++. Là aussi, autant te dire qu’il a fallu régler les curseurs. Et nous y parvenons de mieux en mieux à l’issue de ces 5 années, nous le sentons puisque nous sommes prêts à aller vers notre nouveau projet : nous lancer dans l’achat de notre lieu de vie à nous tous, la petite et grande maison remplie de lumière, dans laquelle je danserai, les pieds nus sur le plancher.

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